DE MOLINES AU COL DES PRES FROMAGE


LE PATRIMOINE PAYSAGE

Sur ce chemin qui mène tranquillement au col des Prés Fromage et à la chapelle Saint Simon (patron de la commune de Molines en Queyras), nous vous invitons à admirer ce patrimoine queyrassin avec ses prés de fauche et ses paysages protégés.
Faune et flore seront au rendez-vous tout au long de votre promenade.
A proximité du Sommet Bucher, on peut voir la chapelle Saint Simon qui fut construite dans la montagne au seizième siècle.
Après sa destruction par les protestants pendant les guerres de religion dans les Hautes Alpes, elle fut reconstruite vers 1680, puis à nouveau détruite par une avalanche et reconstruite en 1864.
Elle est située à 2200 mètres d'altitude. Son nom lui vient d'un ermite, Simon, qui aurait vécu là.

L'EAU

L'eau est une ressource essentielle pour l'être humain, son activité et son environnement.
Le Queyras offre un large choix de site de pèche dans un cadre de haute montagne en passant par les rivières et les torrents, sans oublier certains lacs d'altitude.
Vous y trouverez : truites fario, dont le Queyras possède une souche méditerranéenne spécifique, adaptée aux conditions climatiques du Queyras mais aussi des truites arc en ciel, des saumons de fontaines, ou encore des ombles chevaliers.
L'assainissement des eaux usées est devenu un impératif pour nos sociétés modernes. La station d'épuration de Molines/Saint Véran, située en amont du barrage de la Rua, a été inaugurée le 6 avril 2009.
Admirez la couleur de l'Aigue Blanche !

L'EGLISE SAINT ROMAIN

Lorsqu'on passe le hameau de la Rua, on peut apercevoir l'église Saint Romain sur la droite.
Majestueuse, de par son style particulier, elle attire l'oeil du promeneur.
Elle existait déjà en 1389 et doit sa particularité en partie à son clocher qui est une tour carrée, massive, aux murs très larges et haute d'une dizaine de mètres.
De l'édifice médiéval subsistent des traces de peinture à proximité du portail sud et le clocher dont la partie supérieur a été détruite en 1585. Elle fut reconstruite de 1628 à 1635.
Une travée a été construite après la révocation de l'Edit de Nantes pour que l'église puisse à nouveau accueillir les convertis.
Le coeur est orné de scultures en stuc en 1692 par Claude Gégout, sculpteur. Cette décoration est de style italien.
Cet édifice contient trois cadrans solaires : deux à l'angle droit de l'église, et un autre au dessus du vitrail de droite.
Aujourd'hui, l'église et la cure sont isolées mais jadis il y avait des maisons, surtout du côté de la Rua.
L'église de Molines est dédiée à Saint Romain, martyr à Antioche en 303. On peut voir sa statue à gauche en regardant le coeur.
Ce saint patron est fêté dans la paroisse le 18 novembre. L'église Saint Romain est classée Monument Historique depuis 1977.

LE MELEZE

Vous marchez dans un magnifique mélézin au sous bois unique.
Le mélèze est le seul conifère qui perd ses aiguilles au mois d'octobre pour recouvrir le sol d'une moquette d'aiguilles orange.
Cette quantité d'aiguilles est une mine d'or inespérée pour les fourmis rousses dont le nid en est essentiellement composé. On peut observer des dômes de fourmilière dépassant souvent de 50cm.
Le mélèze pousse jusqu'à 2500 mètres. En moyenne montagne, il se plait sur le versant nord (ubac), tandis qu'en haute montagne, il pousse sur les deux versants.
Il lui faudra 20 à 30 ans pour atteindre 3 à 4 mètres de haut.
Au printemps les fleurs mâles jaunes libèrent le pollen qui fécondera la fleur femelle de couleur rose.
L'ennemi du mélèze est la tordeuse. C'est un papillon dont les chenilles mangent les feuilles tous les 9 ans (durée du cycle de l'insecte).
Le mélèze jaunit mais il réagit en faisant repousser ses aiguilles lorsque la tordeuse a disparu. Ce n'est donc pas dangereux pour sa survie.

PIC EPEICHE

S'il n'est pas toujours facile de le voir, le Pic épeiche marque sa présence par de nombreux indices :
cônes de pins coincés dans des infractuosités des écorces, débris de cônes au pied des arbres ou encore entrée d'une loge creusée dans un fût, à quelques mètres de hauteur.
Le premier contact avec l'oiseau est souvent auditif : des pik puissants et répétés ou de bruyants tambourinages.
En levant la tête, on peut alors avoir la chance de voir, plaqué contre un tronc, un pic bigarré de la taille d'un merle, reconnaissable au plumage noir et blanc, à ses larges barres blanches sur les épaules et à la tache rouge de sa nuque s'il s'agit d'un mâle.
Surpris, l'oiseau prendra la fuite révélant son vol onduleux caractéristique.
Dans les Hautes Alpes, le Pic épeiche est observable toute l'année dans les milieux ou l'on trouve des arbres.
Il se nourrit d'insectes et de larves souvent prélevées sous les écorces. En hiver, il mange des graines de conifères et des baies.
Il manifeste sa présence toute l'année par des cris et des tambourinages qui peuvent porter jusqu'à 500 mètres.
Il niche jusqu'en limite supérieure des forêts. Comme tous les pics, il creuse son nid dans les troncs d'arbres vivants ou morts.
La reproduction se fait jusqu'en juillet dans les forêts du Queyras.

CASSENOIX MOUCHETE

Le Cassenoix moucheté est une espèce typique de la taïga. Ses différentes formes sont réparties dans les zones boréales et montagneuses d'Europe et d'Asie.
La répartition de ce corvidé brun moucheté de brun à l'allure de geai est liée à la présence d'espèces végétales qu'il affectionne.
Il effectue la récolte des graines de pin en automne et les stocke dans des cachettes disséminées sur un territoire ou les adultes vivent par couple sédentarisés.
Il affectionne les pins cembros. Sa présence est régulière dans la forêt mêlée de pins à crochets ou de mélèzes.
La bonne fructification des pins cembros et l'abondance des réserves de graines que le Cassenoix peut constituer d'une année sur l'autre est d'importance primordiale pour sa survie hivernale et sa reproduction.
Il commence sa récolte au cours de l'été et transporte les graines dans une poche sublinguale extensible qui peut contenir jusqu'à 80/90 graines, puis va les entreposer dans des cachettes disposées au pied des troncs d'arbres.
Il mémorise l'emplacement de ses cachettes pour les retrouver à la mauvaise saison.
Parfois, ces emplacements ne sont pas exploités, cela permet aux graines de se développer et c'est ainsi que le Cassenoix participe à la régénération du pin cembro.

PIC DE ROCHEBRUNE (3325m)

Devant vous, cap nord ouest, la Crête des Oules, elle fait partie du chaînon calcaréo-dolomitique du Lasseron et se termine du côté nord par les puissants abrupts du Pic de Rochebrune, qui domine la vallée du Queyras.
Sur ce versant, on voit parfaitement que sa succession des dolomies noriennes repose sur les schistes lustrés ligures des pentes d'alpages et de bois du versant queyrassin.
Le chaînon de Rochebrune est une klippe, mais elle n'est pas totalement flottante, car limitée du côté ouest par une cassure, la faille du Laus, prolongement méridional de la faille des Acles.

LA VALLEE DES AIGUES

Côté est, la montagne de Beauregard partage les vallées de l'Aigue Agnelle et de l'Aigue Blanche en accueillant le domène skiable de Molines Saint Véran.
Plus haut dans votre randonnée, vous apercevez le majestueux Mont Viso qui du haut de ses 3841 mètres domine le Queyras de toute sa beauté.

L'ARCHITECTURE

Les anciennes maisons de la vallée des Aigues sont considérées comme l'élément le plus typique de l'architecture de ces villages d'altitude.
Les fustes de Molines et de Saint Véran représentent une technique qui était largement répandue au XVIIème siècle dans les régions du Briançonnais et de la Vallouise.
La technique de la fuste désigne des constructions faites de troncs d'arbres empilés et entrecroisés aux angles.
Il faut savoir que la fuste avait évidemment auparavant une fonction utilitaire aux queyrassins.
Ces deux parties étaient très liées, quand les habitants n'habitaient pas carrément avec leurs bêtes.
En effet, l'hiver étant très rude, on profitait par tous les moyens de la chaleur dégagée par les animaux.
Le rez-de-chaussée était généralement à moitié enterré dans la pente, encore une fois pour des raisons de conservation de la chaleur.
Au dessus, se tenait la fuste. Il s'agit en fait à la fois d'une grange et d'un fenil.
Cela permettait ainsi au vent de passer au travers et de fournir une excellente aération, évitant les gros risques de fermentation et d'incendie.
La fuste servait aussi à conserver l'approvisionnement des hommes durant les périodes hivernales.
Elles perdurent à notre époque dans la vallée des Aigues et représentent un patrimoine architectural exceptionnel.

L'ALPAGE

Pendant l'été, les troupeaux prennent de l'altitude.
Dans les alpages, ils profitent d'une pâture très précieuse pour leur équilibre alimentaire.
Ils ne doivent pas être dérangés ...
Pendant ce temps, dans les prés de la vallée, les agriculteurs préparent déjà l'hiver.
Les mois de juillet et août sont la pleine saison des foins.
L'herbe fauchée dans les prés nourrira le bétail quand la neige sera là.

LE CHEVREUIL

Le chevreuil est un petit cervidé, de la même famille que le cerf. Dans la nature, il ne vit en général pas plus de 8 ans.
Adulte, il mesure de 60 à 80 cm au garrot et pèse entre 15 et 35 kg.
Son pelage fin, court, régulier est de couleur claire au printemps et en été, puis s'épaissit et s'assombrit en automne puis en hiver avec une couleur brun-gris. Le chevreuil subit donc 2 mues par an.
Seuls les mâles portent des bois. Ils mesurent environ 15 cm. Ils les perdent chaque année en octobre. Ils repoussent en janvier et sont recouverts d'un velour jusqu'en mars.
Les mâles sont plutôt solitaires en période de rut.
Les chevreuils vivent souvent dans des forêts de feuillus ou de conifères. On peut les observer à la tombée de la nuit. Ils sont herbivores.
La période de reproduction a lieu en été, dans les mois de juillet et d'août.
Après la fécondation, l'embryon ne se fixe par gestation différée qu'au bout de 4 mois, fin décembre début janvier.
La gestation directe dure 5 mois, soit au total 9 mois et demi. Les faons seront mis bas en mai-juin.